L’océan, puits de carbone : jusqu’à quand ?

À l’occasion de la Journée mondiale de l’océan et en lien avec la Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC), l’OCE vous propose une série de 4 articles pour explorer le thème "Océan et Climat" en classe.

Après avoir analysé le rôle régulateur de l’océan et sa capacité à stocker la chaleur, ce troisième volet s’intéresse à une autre fonction essentielle de l’océan dans le système climatique : son rôle de puits de carbone. Un mécanisme précieux pour atténuer le changement climatique, mais qui entraîne aussi des effets néfastes sur les écosystèmes marins.

  • L’océan, un puits de carbone naturel

L’océan est ce qu’on appelle un puits de carbone, capable de capturer le CO2 atmosphérique grâce au couplage de deux processus, l’un physique et l’autre biologique. D’une part, le CO2 atmosphérique se dissout naturellement dans l’océan et cette dissolution est favorisée à basse température. L’eau froide étant plus dense, elle plonge, emportant avec elle le CO2 dissous : c’est ce qu’on appelle la pompe physique du carbone. D’autre part le phytoplancton absorbe le CO2 par photosynthèse : c’est la pompe biologique. Grâce à ces deux processus, l’océan séquestre près de 30 % du CO2 émis par les humains, soit environ 38 millions de T de CO2 par jour, soit 16 fois plus que l’ensemble du sol et des végétaux terrestres, et près de 60 fois plus que l’atmosphère.

  • Acidification de l’océan

Revers de la médaille : l’absorption du CO2 par l’eau de mer provoque une acidification progressive de l’eau de mer. Lors de sa dissolution dans l’eau de mer, le CO2 produit de l’acide carbonique qui, à la suite de réactions chimiques, libère différents ions. 

Ces réactions entraînent une augmentation de la concentration en ions hydrogène, à l’origine de l’acidification, et une diminution de la concentration des ions carbonate. Or, ces derniers sont des composants clés dans la fabrication des coquilles des mollusques et des squelettes des coraux, qui sont composés de carbonate de calcium. Dans un environnement plus acide, coraux, coquillages et mollusques rencontrent des difficultés de développement. 

Depuis la révolution industrielle, le pH moyen de l’océan est passé de 8,15 à environ 8,05. Cela peut sembler faible, mais en réalité, cette diminution de 0,1 unité correspond à une augmentation de 30 % de l’acidité. Et même si ce pH reste supérieur à 7, il perturbe fortement les équilibres biologiques des milieux marins.

Ressources pédagogiques :

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Office for Climate Education OCE