De ma salle de classe à la COP28 :
5 finalistes de la TeachersCOP témoignent
La troisième édition de la TeachersCOP, se déroulant dans le cadre de la COP28, a mis en lumière les voix passionnées et les initiatives diverses d’enseignants provenant des quatre coins du globe. Organisée par l’Office for Climate Education (OCE) en collaboration avec le Ministère de l'Éducation des Émirats Arabes Unis et Alef Education, et soutenue par l'Agence Française de Développement (AFD), cette compétition mondiale a suscité un vif intérêt avec plus de 386 professeurs, directeurs d’école, inspecteurs et autres acteurs éducatifs ayant soumis des projets d’éducation au changement climatique. Parmi cette constellation d'initiatives, se sont distingués 10 finalistes, sélectionnés pour présenter leurs projets le 10 décembre au premier Pavillon Éducation dans le cadre d’une COP, devant un public de plus de 750 participants, en ligne et sur place, échangeant dans 4 langues différentes.
Découvrez les témoignages de Paula, Isis, Judith, Esther et Noor, les cinq lauréates internationales de la TeachersCOP qui ont eu l’opportunité de se rendre à Dubaï. Leurs récits révèlent la portée et l'importance de donner une voix aux enseignants et de donner voix à leurs projets auprès de leurs pairs, des politiques et des décideurs mondiaux.
Ce moment a également été marqué par le lancement de la plateforme Educators’ Voice, une initiative visant à fournir aux enseignants des ressources et exemples de projets pour implémenter l'éducation climatique dans leurs classes. Diana Isis Gutierrez Flores, l’une des enseignantes lauréates, venue du Mexique, souligne : « Je pense que le travail par projets est la meilleure façon pour les enfants d'apprendre, de le faire de manière amusante et d'apprendre sans s'en rendre compte. » Les élèves d’Isis ont construit 27 biodigesteurs dans leur communauté, elle ajoute : « C'est très important car cela permet aux enfants de comprendre ce qui se passe dans leur contexte, mais aussi de réaliser que ce qu'ils font localement a un impact global, et que leurs actions dans leur communauté influent sur d'autres parties du monde ».
Le projet de Judith Priam consistait quant à lui à mener avec ses élèves des observations de long terme sur les populations aviaires à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane Française, pour démontrer les interconnexions entre le changement climatique, la disponibilité alimentaire pour les oiseaux et les adaptations nécessaires.
Esther Gacigi, enseignante originaire du Kenya, a initié un projet de construction de serres et de jardins verticaux afin d’améliorer le programme d’alimentation au sein de son établissement à Kwa Njenga, en réponse aux périodes de sécheresse que traverse le pays.
L’objectif de la professeure irlandaise, Paula Galvin, dans son projet Poésie pour l'action et la justice climatiques, a toujours suivi une ligne directrice : « Je dis toujours, lorsque vous enseignez le changement climatique aux enfants, vous devez impliquer le cœur, l'esprit et les mains ». Elle a donc choisi de mobiliser ses élèves à travers la littérature, et plus précisément la rédaction de poèmes.
Enfin, Noor Halini binti Alias, professeure d’anglais en Malaisie, nous partage le désir de ses élèves d’en apprendre davantage sur ce qui les entourent : « je sais que les étudiants (…) apprécient particulièrement les projets extérieurs, surtout en matière d'éducation au changement climatique. » Pour cela, elle a orchestré un projet de restauration des mangroves dans le parc national UNESCO de Langkawi, à proximité de son école.
Ces cinq projets reflètent la diversité des approches éducatives et l'engagement des enseignants à guider les générations futures dans la compréhension et la réponse aux défis climatiques mondiaux.
La TeachersCOP, au-delà d'une simple compétition, se révèle être un point de convergence favorisant des échanges fructueux et la formation d’une véritable communauté de pratiques. Esther, parmi les enseignantes lauréates, insiste sur la responsabilité des éducateurs à l'égard du changement climatique et de l'autonomisation des élèves sur ce sujet : « En tant qu'éducateurs, nous avons un rôle à jouer pour impliquer les élèves. Pour transformer l'anxiété et la peur, en espoir. Nous pouvons agir. Nous pouvons mettre en place un projet et ensuite écouter les idées des étudiants. (...) C'est à propos de leurs idées : ils sont très innovants. Si vous les incitez simplement à réfléchir, les enfants sont ingénieux, et ils mèneront un changement incroyable. Donc, écoutez-les, travaillez ensemble, soutenez-les. Mettez en place des projets optimistes, axés sur l'action, sur les problèmes mais surtout sur les solutions ».
Noor Halini a été désignée gagnante de l’édition 2023 par ses pairs, soulignant ainsi son engagement remarquable envers l'éducation au changement climatique. Concluons avec une citation de sa part : « J'espère que tous les enseignants peuvent offrir des opportunités à leurs élèves. Vos élèves veulent le faire, ils en sont capables, mais en tant qu'enseignants, nous devons leur donner une chance, leur offrir l'opportunité de le faire. En tant qu'éducateurs, nous devons guider nos élèves. »
Félicitations à tous les participants ! Vos projets incarnent des piliers de la réponse climatique mondiale et sont une véritable source d'inspiration pour les enseignants du monde entier. À l’année prochaine…